jeudi 24 janvier 2013

Freeze!


6h 45. Je quitte la chaleur momentanément car il faut sortir mon clébard qui pleurniche pour délester son corps de ses surplus. Je le regarde par la porte et il se les gèle pas à peu près. C'est une vague de froid terrible qui sévit à Québec et on se rend bien compte que quand les chiens ont été pensés et inventés par le Créateur, il ne faisait pas -30. Le pauvre Ali a maintenant 3 pattes de gelées sur 4 et c'est quand même cocasse de le voir danser, en quelque sorte, tout effectuant son No 2...

Baklava lui, se tient près du calorifère dans le portique, immobile, l'air misérable. Même pas envie de se sauver.

Je retourne au lit et retrouve avec plaisir chaleur et oreillers... mais cette chaleur et ce parfum sont miens. Y'a pas si longtemps, j'associait ces sensations à une femme à mes côtés. Maintenant, ça n'évoque que le repos et la flânerie. Je ne pense plus à une autre ni à une prochaine. Je semble me « vieux-garçoniser » de plus en plus!

Hier soir j'ai eu un 5 à 7 avec des collègues de 25 ans. On m'a appelé « mononcle » toute la soirée. J'étais pourtant pas en mode séduction... mais crisse pas pour autant en mode réduction! Je suis allé au petit coin, j'ai payé ma facture et j'ai quitté avec un beau sourire. Crisse! À 22 ans j'étais déjà mononcle! Pis si ça continue, je serai grand oncle d'ici 5 ans... Ben non, je sais très bien de quel mononcle elles parlaient. On parle du type qui boit pas de Red Bull, qui essaie de savoir au moins le prénom et le nom de famille de la fille avant de la baiser... un gars qui se met pas saoul un lundi soir... ah ben là, non! Mais j'en suis de moins en moins capable LOL!

Je travaille aujourd'hui donc faut se lever. Le soleil a beau en avoir fait autant, la froidure ne semble pas impressionnée par son spectacle. Si le thermomètre a pris un maigre degré, c'est beau...

J'ai mis mon passe-montagne de ninja! Avec les lunettes fumées, j'ai l'air du sombre héros d'une BD pour adulte, violente et sanguinaire avec un peu de jambes en l'air. I'm Dark Dan! Me manque plus que la cape... et quelques pouvoirs surnaturels!

Je suis en mission sur la planète de glace Québec et j'affronte le froid en direction de la Danmobile. À ma vue, les passants me craignent. Mais qui est cet homme sans visage? Même si tout est noir, le simple fait que ma tête soit en leur direction les intimide. Comme quoi l'inconnu fait probablement plus peur que le connu épeurant!

Je jette mon sac à dos sur la banquette arrière et me précipite dans l'habitacle.

Bon...

Le char part pas.

J'enlève lunettes et passe-montagne, question de ne pas déshonorer Dark Dan, avant de sortir de la bagnole – oui, car à partir de maintenant, ça s'appelle une crisse de bagnole! Là, pendant 10 minutes je ne fais rien, comme si tout allait se régler tout seul. Chu tellement con car, incédule, je retourne démarrer l'indémarrable.

Bon...

Ça part toujours pas pis là, je pense que la batterie est complètement à plat.

Je rentre dans la maison. Le chien est tout énervé. Papa rentre du travail... Connard! Je suis parti 10 minutes seulement! Il n'a aucune notion du temps et parfois, aucune notion tout court. Le chat lui, est plus fancy... comme un français mais c'est pas parce qu'il parle bien qu'il est nécessairement intelligent.

Bon, CAA... 1-800.... Quoi!!!! 45 minutes d'attente... sur la ligne là! Je finis par parler à quelqu'un. Alors d'ici 1 heure je devrais avoir la visite d'un gros barbu qui sent l'essence avec les mains noircies par la sueur des moteurs. C'est le fun, le hockey est recommencé donc on va pouvoir jaser de ça.

V'là le truck du CAA. Je sors et je prends ma voix de toffe. « Salut! Esti tu dois être dans l'jus à... » Tabarnak! As tu vu ça??? Un ange... - « Monsieur Moisan? C'est pour un survoltage? » C'est pas mêlant, je suis effectivement survolté! - « Oui, euh... oui madame, euh Mademoiselle, euh... » Grande, blonde et roulée à souhait! Mais moi, je suis un Mononcle taille plus... oublie-ça mon Dan. Je me disais jamais ça avant. Je grattais toujours un peu avant d'abdiquer. Maintenant, j'ai le comportement d'un pauvre dans le showroom d'un concessionnaire Porsche... sauf que crisse, c'est rendu des Honda dans l'osti de showroom! Alors je souris seulement et je l'appelle madame. Bon! J'échappe mes clés dans la neige et, crisse de jeans taille basse, elle a une vue imprenable sur le haut de mon cul et le bas de mon dos pendant que moi je fouille dans la neige pas de gants... les v'là! Ouf!

Elle est plutôt froide et moi je sifflotte dans ma tête « Je te réchaufferai » d'Aznavour. La bagnole démarre enfin. C'est un peu humiliant se faire dépanner par une fille dans un des derniers fiefs des hommes pas encore en voie d'extinction : les chars crisse. Je lui ai quand même fait 2-3 blagues mais aucune réaction. J'ai l'impression que le musée Grévin m'a envoyé un de ses personnages... Faut dire que ma meilleure était : un informaticien demande à sa secrétaire qui navigue sur le net : " vous n'avez pas froid ? "elle lui répond : "non pourquoi ?  « l'informaticien : " bah vu le nombre de fenêtres ouvertes sur votre écran ça va faire un sacré courant d'air »… Pis j'aurais peut être pas dû chantonner « Start Me Up » des Stones ni l'énarver avec mon histoire de mains glacées lors d'un tournage de clip... ni de lui offrir de boire quelquechose de chaud... Ah pis crisse! J'peux ben dire ce que je veux. C'est pas parce que le match est perdu d'avance qu'on peut pas jouer tant qu'y reste des secondes au cadran.

Je signe sa paperasse et elle me tend un papier bleu sur lequel il est écrit « Beau mec, appelle moi!  686.... Bianca Neva» C'est drôle! Son nom traduit en français donne Blanche neige LOL! Là, je ne comprends plus rien. Moi, j'intéresse cette top modèle de la remorqueuse? Je quitte pour le boulot avec un sourire indélogeable.

On s'appelle et on se jase ça sur Facebook. En dehors de sa job, Bianca est géniale. On convient d'un premier rendez-vous, juste pour un verre cependant... à l'hôtel de glace. Ils annoncent -35 avec le vent donc je m'habille en conséquence. Je mets des pantalons de ski et en dessous, bon, j'ai une ex qui avait laissé ici des leggings thermals, roses avec des pois verts fluo... mais ça garde chaud et personne ne les voit...

Je l'aperçois au bar de l'hôtel et ses yeux sont plein d'amour! « Salut mon beau... Contente de te voir » me dit-elle en me frenchant littéralement la face. On jase de nous deux et j'apprends son lourd passé. Abandonnée par une fille-mère Suédoise en voyage au Nunavut, Bianca a été élevée par les autochtones de cette région. Elle sait faire un igloo et mettre à sa main un troupeau de Huskies. « Dan, j'ai hâte de faire l'amour avec toi » ajoute-t-elle en m'attrapant subtilement le bas de la ceinture avec ses mitaines...

Elle prend un troisième Martini et elle est pompette. Je vois le temps qui file et je lui propose d'aller marcher dans les sentiers, hitoire qu'elle dégrise un peu... au pire, je lui appellerai un taxi. L'hôtel de glace est sur les anciens terrains du zoo de Québec. En se promenant, je lui raconte les expéditions héroïques que je faisais à 7 ans sur le bord de la petite rivière... Je suis perdu dans mes paroles et elle m'interrompt. « Dan, mon fantasme ultime, c'est de me faire prendre dans la neige » Ouf! Perdu dans mon monologue, j'avais pas vu que ses pantalons étaient rendus aux chevilles et qu'elle me demandait d'en faire autant... Crisse, tu te baignes quand l'eau est à 75 et t'as la bite qui se réfugie dans ton corps, telle une tortue effrayée... imagine à -35!!! « Viens mon chéri! » hurle-t-elle en faisant l'étoile dans le banc de neige. Me reste plus qu'à sortir Agaguk de sa cachette. Sans penser, je baisse mon pantalon de ski complètement. Je suis tellement excité et sous cette emprise, le corps ne sent plus rien. Afin d'être plus mobile, j'ôte mes bottes et me débarrasse du pantalon en me disant que ce sera vite fait bien fait.

As tu déjà essayé de mettre un condom à -35? Ça craque. J'ai encore rien fait mais je ne peux enlever de ma tête l'image d'une paille dans une slush... Mais qu'est-ce qu'elle hurle! « Ahhhhhhhh! Dan!!!!! Haaaaaaa! » Le temps est comme arrêté. Les flocons rondent et s'illuminent littéralement, tout comme son regard... Osti, c'est des flash lights. - « Vous êtes en état d'arrestation... quoi? Toi?!!!!! » Ah non! Désirée (Épisode « Allez-y, Gâtez-vous»). Au nombre de polices qu'y a à Québec, y'a tu moyen de tomber sur une autre que la seule avec qui j'ai eu de quoi? Bianca est dans tous ses états et je me demande si elle a repris ses esprits car elle semble plus excitée à la vue d'une policière. À trippe tu uniformes ou bien exhibitionnisme ou ben de se faire pogner?

Désirée, la méchante police me donne uniquement mes bottes et décide de conserver mes culottes de ski. « T'es assez chaud lapin, tu vas t'en sortir » Pour ce qui est de Bianca, c'est une ambulance qui s'en est occupée car elle est en état de choc. Il semblerait que de réaliser un fantasme qui nous tenaille depuis des décennies, a pour effet de déclencher des réactions latentes... du moins, assez pour que la fille se mette à parler suédois soudainement...

En tout cas, c'était quand même cool... c'est le cas de le dire.

Et moi, me voilà dans une cellule commune au poste de police, à me faire regarder avec mes leggings roses à pois verts...

On me tape sur l'épaule... - « Allo mon beau, moi c'est Cédric. C'est drôle mais moi, j'ai le chandail de ce modèle-là. Hi hi hi! Tu fais quoi en sortant d'ici? »

Calisse!

À plus!

Le Chien Perdu

mardi 15 janvier 2013

Lose Your Love!


C'est mon troisième party et il est 1h AM. Curieux jour de l'An que celui qui a dit au revoir à 2012 et bienvenue à 2013. J'ai pas écouté le Bye Bye et ça fait maintenant 5 heures que je suis sur la Becks sans alcool. Me voilà, totalement à jeûn mais je tiens à aller saluer ma gang du Cactus... après tout, à se voir à chaque semaine, on finit par se sentir comme dans la famille. Sobriété et party ne vont pas de pair... du moins quand tout le monde est ben saoul sauf toi. Dire que y'a une semaine, j'étais dans la verdoyante et pluvieuse Angleterre à philosopher en compagnie des cygnes et des oies sur le bord de la Tamise. J'avais écouté « Rome, I love you » de Woody Allen sur l'avion du retour. Quand j'écoute un Woody Allen, y'a toujours la toune des Rita Mitsouko qui me joue dans la tête... « Les histoires d'amour finissent mal, en général! » Comme pour cette ritournelle, le cinéaste réussit à rendre divertissante une certaine déchéance humaine à laquelle on s'identifie à coup sûr.

Donc me voilà, entouré de jeunes loups et louves en ruth. Je feel « has been » mais en même temps, je sais que je ne serai jamais un gars qui fera son âge. J'assume pleinement mon syndrôme Peter Pan et je fais mon chemin à travers les avinés tout croches qui ont passé du stade « j'peux tu chauffer mon char? » à « j'peux tu me tenir debout tout court? »... c'est pas chic. Ça doit être comme ça que les gens qui travaillent à l'asile se sentent, entourés de « pas sur la même longueur d'onde » qu'eux, me dis-je, du haut de ma sobriété raisonnable mais combien ennuyeuse.

Après mes salutations d'usage avec le super staff, je me retrouve avec un 7up à jaser avec le DJ. 

Rongé par je ne sais quel malaise, je décide de quitter. C'est plate calisse! C'est plate en esti! C'est pas vous, c'est moi Tabarnak! Je suis dans l'antichambre du bonheur, envahi par le dilemme de me péter la face avec la première venue, de continuer sur la route de l'indépendance quasi monastique ou ben de reprendre avec mon ex. Calisse que c'est d'la marde!

Je longe le bar en spottant la sortie. Une gang m'intercepte. Des belles chicks. Elles sont 3. Y'a 2 gars donc y reste une place dans l'char! « Salut! Viens prendre une bière avec nous » C'est suspect, crisse. Les 3 filles me regardent comme si j'étais une rock star... non une TV star. Je les approche et je suis vraiment d'un scepticisme consommé. « Euh, tsé, s'cuse, tu serais pas chosebine d'Occupation Double? »

Suis-je humilié? Suis-je déclassé? Suis-je dénigré? Je le sais pas mais suis-je à boutte? Oui! Évidemment, je réponds non. Tels les chanteurs de Mili Vanelli qui viennent de se faire buster LIVE on stage avec leur lipsync à la con, me voilà automatiquement ostracisé parce que je ne suis pas Kaven, le 2 de coscient dans cette merde de téléréalité. Mais je suis pas dépendant affectif au point de me reprendre en leur disant que je reviens d'une tournée en Angleterre... Je m'en calisse pis mangez toutes d'la marde.

Je suis dehors. La neige tombe et moi aussi... À la maison, je suis couché dans mon lit sur le dos. Je vois clairement le plafond de la chambre... « Donc chu pas si bas que ça » me dis-je...

Je rêve au sud. Cuba et ses belles plages... mais crisse que la bouffe est dégueu... Osti, je rêve! Je peux tu au moins rêver à quelque chose de cool?????

DRIIIIIING! Le téléphone me sort de mon sommeil, de mes rêves et aussi de la toune « Guantanamera ». Chu pas déçu.

« Allo? » - « Oui M. Moisan? C'est... de TVA » Ah ben crisse! Pense Bonne!!! « Vous arrivez au 4e rang d'un palmarès international, le World Lover Loser 2012, tout juste après Woody Allen, Elizabeth Taylor et Britney Spears...  C'est votre blogue Le Chien Perdu qui vous vaut cet honneur » Je ne me pince même plus. Tout m'arrive. Même mes rêves sont rendus plates comparés à ma réalité. « Est-ce possible d'avoir une entrevue? » - « Excuse moi là mais ton entrevue, tu peux bien te la mettre... » - « Non, non! Écoute. J'ai pas toujours été correcte avec toi mais tu sais c'est quoi... les gens veulent des histoires plus vraies que vraies, on tourne les coins ronds, c'est spectaculaire pis le boss aime ben ça. J'ai rien contre toi. Ah pis c'est comme tu veux. Je ferai un topo pareil. T'auras juste pas l'opportunité de t'exprimer » Ostie de vache... - « Ah! OK d'Abord! » Je déteste quand les journalistes font ce genre de chantage. Ils ont tellement de pouvoir. « Donc, on se voit où? » - « Euh... chez moi ça t'irait? » dit elle.

Ostie de Pense Bonne! Kossé qu'à veut vraiment?... Dur à dire. Est pas laitte... petite un peu mais bon. Il fut un temps où je rêvais de me taper ces petites arrivistes, les croyant meilleures que les autres, pour finir par m'apercevoir que cet « over achievement » de leur part n'était bien souvent qu'un pattern qu'elles avaient développé depuis leur tout jeune âge pour attirer l'attention d'un père absent et indifférent. Elles sont tellement absorbées par ce qu'elles veulent devenir, que dans le moment présent, elles ne sont rien.

J'arrive sur la rue Bellevue. Ah ben! Pense Bonne et moi, on reste pas loin l'un de l'autre... physiquement, du moins. Je sonne. Elle ouvre « Oui, entre, enlève tes souliers » me dit-elle tout en parlant au téléphone avec je ne sais qui... Crisse! J'ai un bas percé. Mon gros orteil est sorti. Je tire sur le bas pis je le replie en rentrant le tout entre deux autres orteils... j'ai l'air cave mais elle a rien vu. « Qu'est-ce que t'as? Tu boites? » Je lui fais un signe genre, j'ai la cheville foulée. Elle me regarde même plus. Elle est absorbée par son appel. « Oui mais as tu la shot? Tsé la shot où je fais pleurer la madame en lui montrant les photos de son mari mort? Oui! C'est bon ça! Ça va tirer en masse. Les explications de la police? Non laisse faire, on a pas le temps. Focus sur le show. Le fond de l'histoire, ça intéresse personne. Quelqu'un? Oui, j'ai le camelot ici que je dois payer » Tabarnak! Le camelot! « Ta femme est pas là ce soir? Ah... peut-être. Je peux pas te parler... » conclut-elle en baissant le volume.

« Bon! Alors assieds toi. Voici le communiqué. Ça sort demain sur TVA et sur Mlle. Tu as été sélectionné car ça prenait un québécois et par surcroît, quelqu'un qui n'a pas une carrière qui pourrait souffrir de ce palmarès. Pis les montréalais voulaient absolument quelqu'un de Québec. Montréal a une image trop loser actuellement »

-  « Mais qui m'a inscrit à ça? » - « Euh... moi! » Tu parles d'une crisse de folle! Là, je sais pas ce qui me retient... « Ben quoi? Tu passes bien à la caméra, tu parles bien pis t'as un baby face. Tu vas être parfait, crois moi. Tout le Québec va vouloir sortir avec toi » Mais je veux pas sortir avec tout le Québec moi! Son téléphone sonne. « Allo? Oui! Il est ici. Attendez, je vous reçois mal » dit-elle en sortant dehors.

Me voilà seul dans le salon de Pense Bonne qui gesticule dehors tout en grillant une cigarette. Crisse, j'ai envie de pisser. Où sont les toilettes? Y'a un couloir et 3 portes. J'ouvre celle du fond. J'allume la lumière. Je capote ! Une pièce remplie de découpures de journeaux et de posters de... MOI ! Là, je me pince. Pense Bonne accro à moi? Je vois un écran d'ordi ouvert... une page Facebook. C'est Rita Rondeau, la petite grosse qui commente toujours les statuts sur la page de Mosquito-B. OK! Rita, c'est Pense Bonne... Elle s'est créé une fausse identité pour me traquer... J'entends du bruit. Je ferme la porte et je déambule doucement vers le salon. Mon absence n'a pas paru mais avec tout ça, j'ai pas pissé...

« Voyons, t'as l'air bizarre » me dit Pense Bonne. Je la regarde et je souris. Elle est maintenant différente. Je la trouve comme plus belle depuis que je sais qu'elle me veut. - « Alors, cette entrevue? On se la fait? » lui dis-je en prenant mes aises sur son sofa. - « Oui, oui » répond-elle en regardant sa montre de façon incessante. - « Tu sais... au fond, je t'ai toujours trouvée ben bonne. T'as le sens du timing et du spectacle dans tes topos... » Ça y est, j'ai ouvert la machine, je la sens nerveuse... rien ne pourra m'arrêter... Clic! Clic! Squick! La porte ouvre... sûrement un caméraman.

- « AAAAAAAAAHHHHHHHHH!!!!! Dan Louiiiiiiiis!!!!!!!! » Mon Dieu mais quel cri strident ?!? Osti! C'est... - « Dan, je te présente Rita Rondeau, ma coloc » dit-elle en me pointant du doigt une petite grosse en pleurs, au bord de perdre conscience sur le pas de la porte. « Ce concours de loser, c'était qu'une feinte pour t'attirer ici. J'avais promis à Rita qu'elle te rencontrerait pour sa fête. Tu m'en veux pas j'espère? » Ça cogne à la porte... là c'est le caméraman. « Bon ben mon rendez-vous est là. Je vous laisse faire plus ample connaissance. Ciao! Ah oui Dan, ton gros orteil est sorti de ton bas... » GRRRRRRRRR!

À plus,

Le Chien Perdu